CARPIDILLIQUE

CARPIDILLIQUE

PECHE HIVERNALE


PECHE HIVERNALE

HIVER,  ENTRE PASSION ET RAISON

 

 

 

La neige et le froid calment les ardeurs de nombre d'entre nous. Yannick BALLU, carpiste chevronné à décidé l'hiver dernier de braver les éléments en nous démontrant, avec de superbes photos à l'appui, que tout reste possible si la passion réchauffe les cœurs!

 

 

Un vent glacial

 

La semaine de travail est enfin terminée, et pour une fois elle se révèle courte en s'achevant le jeudi. Ce sont donc trois jours de pêche qui se profilent à l'horizon, j'appelle immédiatement mon ami et partenaire de pêche, Philippe, pour lui proposer sur le tard une petite session. Après avoir obtenu une réponse positive (évidemment) je m'empresse de préparer le matériel avant de prendre la route le lendemain matin. Compte-tenu du vent glacial qui souffle dehors, je mets l'accent sur les vêtements et le couchage. Pour le reste le matériel sera le même avec je dois bien le dire beaucoup moins d'appâts que pour une pêche de printemps.

Le lendemain, alors que le jour n'est pas encore levé, nous prenons la route. Après 2H30 de route nous rejoignons le Domaine de Bellebouche dans l'Indre, un plan d'eau de 120 hectares lové aux confins de la vallée des milles étangs, qui je dois dire porte bien son nom. A 10h30 nous arrivons sur place et constatons que les rives sont désertes. Le temps exécrable y est certainement pour beaucoup !

 pinguin

 

La pluie avant la neige

 

Peu de carpiste veut dire peu de renseignements sur la pêche en ce moment, tant pis nous verrons bien. Nous nous installons tant bien que mal, car il est impossible de s'approcher du poste avec notre véhicule, les pluies constantes de ces derniers jours ayant rendu les chemins d'accès impraticables. Deux heures d'aller et retours à pieds nous seront donc nécessaires pour décharger le matériel (en même temps ça réchauffe). C'est sous une pluie battante et un vent soutenu que nous faisons en barque une reconnaissance du secteur qui s'ouvre a nous.

A 18h30, la dépose des montages est pratiquement terminée lorsqu'un bip retenti, puis deux. Je saisis la canne et prends contact avec un poisson qui me semble lourd. Le combat s'éternise alors que la nuit est déjà tombée. Après 40 minutes de combat le verdict tombe : 18,6kg ! Quel beau poisson que le premier de cette session.

 

 

Braver le froid !

 

 

La première nuit, toujours aussi humide, sera à la hauteur de nos espérances : 4 poissons supplémentaires entre 6 et 14Kg viendront nous réchauffer. Il ne fait que 3°C dehors, enfin devrais-je dire dans le biwy, et nous en sommes à 5 poissons en moins de 24h00, mais nos mains à force de tremper dans l'eau sont tellement gelées que même le contact de la canne nous est insupportable.

Le jour se lève enfin et nous immortalisons ces poissons venus du froid par une petite séance photo. Le café ne nous réchauffe à peine et nous marchons de long en large pour trouver réconfort, quand un bip retentit, puis 2 mais bizarrement pas la même canne. Puis c'est le rush simultané, un concert de détecteur au milieu de ce silence. Philippe et moi, canne à la main trouvons cette situation plutôt originale et surtout très réchauffante. La température est plus froide que la nuit et on ne doit pas être très loin du zéro. Ce doublé, nous comble par la prise de 2 miroirs de 10,9 et 11,8 Kg. Deux autres poissons dont une superbe linéaire rejoignent également l'épuisette dans l'après-midi.

 

 

Un tapis blanc…

 

Les flocons de neige sont de plus en plus présent à travers les gouttes puis soudain la visibilité devient quasiment nulle, ça y est, il ne pleut plus, c'est bien la neige qui a pris le dessus. Une sensation de froid nous envahit, malgré un équipement vestimentaire digne d'une expédition polaire, les extrémités du corps se figent, et c'est donc pieds et mains gelées, que nous décidons de réfléchir à la suite de cette session dans notre véhicule situé a 100 mètres de notre poste. Chauffage allumé afin de sécher quelques vêtements et de nous remotiver, nous nous posons la question de savoir s'il est bien raisonnable de rester. Que faire ? Rentrer au chaud à la maison, ou continuer cette session sans savoir le devenir exact de cette météo. Après quelques heures passées dans notre véhicule, décision est prise de rester pêcher, ne voulant pas prendre le risque de prendre la route du retour de ce temps, nous resterons encore 24h00. Nous sortons et rejoignons notre poste. La neige tombe toujours en silence. Arrivés sur le poste, nous commençons à ne plus trop distinguer notre tapis de réception, par contre, nous distinguons bien que 4 cannes sur 8 ont décollé durant notre absence, pourtant courte. C'est l'un après l'autre, que nous négocieront chaque combat, les cannes couvertes de neige sont lourdes et froides, mais par chance ces départs se solderont par la prise de 4 poissons. Aucune ne décroche : les poissons étaient comme par magie figés à chaque montage. Il faut bien dire que par ce froid les carpes sont moins combatives. Juste le temps d'un petit café pour se réchauffer et c'est de nouveau une succession de départs nous offrant 10 poissons supplémentaires, compris entre 3 kg pour la plus mignogne et 14,6 kg pour la plus gourmande. Que dire de plus sur cet après-midi féerique sous la neige ?

 

Souvenirs tremblant !

 

La nuit qui suivit fut calme. Il est 8h30, lorsque je regarde mon collègue, intrigué par ce calme nocturne en comparaison de ce que nous avions vécu la veille avec 23 prises. En effet pas un bip de la nuit, étrange… Etrange comme ce soleil que je distingue à travers la toile de notre abri, enfoui dans mon duvet. En sortant nous admirons ce ciel très bleu, et le soleil se reflétant sur ce paysage si blanc. Un seul mot : Magnifique ! Mais encore une fois, 5 de nos montages ne sont plus dans la bonne direction, pourtant pas un bip… Philippe me regarde d'un air pessimiste. C'est en voulant prendre ma première canne que j'ai vite compris le manège. Canne, moulinet, détecteur, écureuil et rod pod ne font plus qu'un ! Les bobines des Emblems sont complètement gelées et ne tournent plus, le nylon est collé dans les anneaux, l'écureuil ainsi que dans le détecteur. Il nous faudra plus de deux heures pour dégeler tout ça. Ces 5 montages nous rapportèrent 3 carpes et 2 décroches. Nous avons donc réceptionné sur notre tapis en cette dernière matinée et sous ce magnifique soleil, une carpe koi de 3 kg ainsi que deux miroirs de 17,6 et 18,4 kg. Par la suite, nous n'avons pas retendu nos montages. Il était grand temps de rentrer au chaud, la tête chargée d'émotion et de souvenirs que nous ne sommes pas prêts d'oublier. 

 


11/11/2009
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